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Pratyahara : le retrait des sens

Avant que dharana (la concentration), dhyana (la méditation) et samadhi (la contemplation) puissent être entrepris de façon satisfaisante, il faut non seulement que l’attitude juste à l’égard de toutes choses ait été cultivée et que les courants vitaux aient été ordonnés en conséquence, mais aussi que l’aptitude à subjuguer les tendances des cinq sens à se diriger vers l’extérieur ait été développée. Ainsi, le retrait correct de la conscience tournée vers le monde phénoménal est enseigné à l’aspirant.

Il doit apprendre à centrer sa conscience sur la grande station centrale située dans la tête, d’où l’énergie peut consciemment être distribuée pendant qu’il participe au grand œuvre, d’où il peut établir un contact avec le royaume de l’âme, et où il peut recevoir les messages et impressions émanant de ce domaine. Ceci constitue un stade déterminé de réalisation : ce n’est pas simplement une façon symbolique de désigner un intérêt fixé sur un seul point.

Les divers canaux de perception sensorielle sont amenés à un état de quiétude. La conscience de l’homme réel ne reflue plus vers l’extérieur le long des cinq voies de contact. Les cinq sens sont dominés par le sixième, le mental. La conscience et la faculté perceptive de l’aspirant sont entièrement synthétisées dans la tête, se tournant vers l’intérieur et vers le haut. La nature psychique est ainsi subjuguée et le plan mental devient le champ d’activité de l’homme.

Les étapes du Pratyahara

Ce processus de retrait ou de transfert comporte plusieurs étapes :

1. Le retrait de la conscience physique, ou de la perception par l’ouïe, le toucher, la vue, le goût et l’odorat. Ces modes de perception deviennent temporairement engourdis ; la perception de l’homme devient uniquement mentale et la conscience cérébrale est la seule activité sur le plan physique.

2. Le retrait de la conscience dans la glande pinéale, de sorte que le point de conscience soit centré dans la région située entre le milieu du front et la glande pinéale.

3. Le transfert de la conscience dans le centre de la tête — le lotus aux mille pétales ou Sahasrara — en attirant délibérément la conscience à ce point précis dans la tête. Cela peut être accompli consciemment lorsque certaines règles ont été apprises et un certain travail effectué. Ces instructions ne peuvent évidemment pas être données dans un article comme celui-ci. La majorité des gens doivent d’abord acquérir une certaine maîtrise des deux premières étapes (asana et pranayama) et apprendre à régir les canaux de perception — les cinq sens.

4. Le transfert de la conscience dans le corps subtil, libérant ainsi la conscience du plan physique.

5. Un retrait supplémentaire dans le corps mental ou dans le mental lui-même, afin que ni le plan physique ni le plan astral ne limitent ou n’emprisonnent plus l’homme. Lorsque cela est accompli, la véritable méditation et contemplation deviennent possibles.

Le but du Pratyahara

Dvidedi, dans son commentaire du sutra, dit ceci :
« Le transfert consiste à assimiler complètement les sens au mental et à les placer sous sa domination totale. Ils doivent être détournés de leurs objets, fixés sur le mental et intégrés à lui, de sorte que, la transformation du principe pensant étant supprimée, les sens s’y conforment aussi et soient immédiatement maîtrisés. De plus, ils seront prêts à contribuer collectivement à toute méditation abondante sur n’importe quel sujet, et à tout moment. »

En résumé, les résultats du retrait ou transfert de la conscience sont :

  1. La synthèse des sens à travers le sixième sens : le mental.
  2. L’alignement triple de l’homme inférieur, de sorte que les trois corps fonctionnent comme une unité coordonnée.
  3. L’affranchissement de l’homme des limitations corporelles.
  4. L’aptitude de l’âme ou de l’ego à imprimer sa marque sur le cerveau et à obtenir l’illumination par le biais du mental.
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